Le 16 février 2016, je suis allée voir la pièce de théâtre « Tu te souviendras de moi » à l’Agora des Arts, à Rouyn-Noranda. Quelle magnifique pièce !
Le comédien principal est nul autre que M. Guy Nadon. Il est vraiment un comédien hors pair pratiquant ce métier depuis plus de 40 ans. Il joue le rôle d’Édouard qui a fait carrière dans l’enseignement de l’histoire à l’université. Pour lui, toute société qui se respecte ne peut faire l’économie de l’histoire pour établir sa conduite et son avenir.
Mais voilà qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer, causant un inévitable tourbillon dans la cellule familiale ainsi qu’un retrait précipité de sa vie professionnelle. Quoi de plus tragique que cette absence à soi-même et à la vie pour qui, comme lui, a fondé son existence sur la mémoire. Cette pièce a ses moments de tristesse, d’humour et parfois de colère. Elle suscite une grande réflexion et nous fait prendre conscience de ce que les membres d’une famille peuvent vivre avec un proche qui est aux prises avec cette maladie.
Tout au long de la pièce, nous sommes dans un tourbillon de peine, de rire et d’incompréhension à se questionner pourquoi une telle maladie arrive à une personne passionnée qui a passé sa vie à parfaire sa mémoire dans toutes sortes d’horizon. Ce que je retiens de cette pièce tout à fait adorable, c’est la personne atteinte de cette maladie qui à certains moments est capable de nous raconter des épisodes de sa vie, mais dans les minutes qui suivent, ne se rappelle pas ce qu’elle vient de raconter à un membre de sa famille.
Par contre, ce qui est encore plus pénible, ce sont les membres de la famille confrontée avec un de leurs proches atteint de cette maladie, impuissants et n’ayant aucune solution pour remédier à cette maladie. Ils n’ont d’autre choix que d’accepter, même si c’est incompréhensible, et de se rappeler les beaux moments vécus avec la personne aux prises avec cette maladie.
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, avril
2016.
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