Par : Une femme (d’Évain) de cœur remplie d’espoir
Un jour, alors qu’une amie me demandait ma recette du bonheur au travail, j’ai répondu par cette simple question : « Qu’est-ce que tu aimes faire ? » À cela, elle a répondu : « Je connais plusieurs logiciels informatiques, je suis bonne en français, j’ai un bon esprit de synthèse, etc. » Voyant qu’elle ne répondait pas réellement à ma question, j’ai posé celle-ci de nouveau : « Tu as énoncé ce que tu es capable de faire. Parfait. Maintenant, dis-moi ce que tu aimes vraiment faire dans la vie. » Elle a fait une pause, puis elle a continué : « Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas ce que j’aime faire. Je n’y ai jamais pensé. »
Voilà la vérité! Trop souvent, on se connaît mal. On ne sait pas ce qu’on aime. On ne sait pas ce qu’on veut faire dans la vie. J’ai déjà fait partie de cette triste cohorte et il a fallu un évènement douloureux pour m’en apercevoir. Mon intention n’est pas de vous raconter ma vie mais plutôt de partager, avec le recul, quel était le plus beau cadeau que je pouvais me faire. Car peu importe l’évènement, sachez qu’on peut se retrouver face à cette rude épreuve à tout moment.
Il y a quelques années, je n’éprouvais plus vraiment de plaisir à faire mon travail, car, à travers celui-ci, je n’arrivais pas à m’accomplir ni à trouver un sens. Mais je n’osais pas en parler, car, après tout, c’était un bon emploi. Pas plus que je n’osais me présenter telle que j’étais. J’avais l’impression qu’au travail on doit assumer des rôles et des responsabilités, et que le travail n’est tout compte fait qu’un gagne-pain. J’aimais entendre : « C’est agréable de travailler avec toi ! Qu’est-ce qu’on ferait si tu n’étais pas là ! » Dans mon for intérieur, j’étais convaincue qu’à force de m’investir, de rendre service, de faire tout ce que je pouvais, je finirais par être reconnue et qu’on me permettrait d’occuper le poste de mes rêves.
Puis un jour, toujours remplie de doutes et de questionnements, j’en ai eu assez d’attendre d’avoir terminé mes études universitaires ou encore suffisamment d’ancienneté pour gravir les échelons. J’ai donc pris une grande décision : j’ai quitté mon emploi stable et payant pour un contrat de quelques mois seulement. Mon entourage m’avait alors dit : « Tu es folle, tu devrais te compter chanceuse d’avoir ce travail là! » Quant à moi, ce que je sais, c’est qu’au fond de moi j’ai trouvé la force de le faire. C’est un peu comme si, devant cette éventualité, je me rendais compte que, en réalité, je possédais beaucoup, que je pouvais faire quelque chose pour être heureuse, avec ma famille et dans mon travail. C’est comme si, auparavant, j’étais incapable de prendre conscience de tout cela ! Mon bonheur n’était jamais là où je me trouvais, il était toujours ailleurs. Et le fait de faire face à cette importante décision a complètement changé mon état d’esprit.
Je suis sortie de cette expérience avec l’impression très forte d’avoir trouvé une clé pour être heureuse dans la vie : savoir ce que je veux et faire ce qu’il faut pour l’obtenir tout en acceptant sincèrement que cela se passe autrement, puis lâcher prise quant au résultat final. C’est un paradoxe qu’il m’est encore difficile de bien saisir et qui semble permettre l’accès à un sentiment de bonheur, sans que cela dépende des circonstances. Il y a pour moi une part de mystère dans cette attitude à la fois d’action et d’abandon.
À partir de ce moment-là, j’ai aussi décidé de commencer à m’accorder du temps, à donner du temps à ma famille et mes amis, et à m’investir dans mon travail, mais d’une manière équilibrée. Les choses se sont mises à changer pour moi. J’ai réussi à faire une distinction entre le contexte et moi.
Je vois tellement de gens aujourd’hui, dans divers milieux de travail, qui courent dans tous les sens, qui se défoncent en vue d’entendre : « Bravo, tu as fait un beau travail! » Ils s’épuisent pour être reconnus. Parfois, il y a des situations qui nous rendent malades et, il faut savoir se distinguer du contexte et mesurer son investissement quand ce contexte ne nous soutient plus. J’ai aussi appris à faire cela.
Ayant besoin de reconnaissance, j’ai appris à me reconnaître, à rester debout, à rester digne. Pendant plusieurs années, j’ai dû occuper un poste qui m’ennuyait, qui n’avait pas de sens pour moi, tout en essayant de prouver ma valeur aux yeux de l’autorité et à montrer que j’étais compétente. J’ai appris à me protéger, à fixer des limites et à élaborer des stratégies pour développer mon sentiment de valeur personnelle, de dignité. Avec le recul, je comprends que c’était le plus cadeau que je pouvais me faire.
Enfin, j’ai appris à reconnaître ma valeur et à me faire confiance. En fin de compte, la réalité a suivi et s’est transformée selon mes souhaits. Il faut donc être persévérant et utiliser les contrariétés de la vie pour devenir plus créatif et apprendre sans abandonner ses projets. À ce propos, j’aime bien cette pensée : « Ce n’est pas seulement ce qui nous arrive qui détermine notre vie, mais ce que nous choisissons de faire avec ce qui nous arrive. » Voilà le message que j'ai le goût de transmettre.
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, février 2012.
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