Les conditions de vie des adultes hébergés en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ont fait l’objet d’observations, de conclusions et de recommandations de la part de la Commission de la santé et des services sociaux en juin dernier.
Notons d’abord qu’à l’échelle de la province, près de 35 000 usagers étaient admis à la fin du mois de mars 2015 dans ces établissements et que parmi ceux-ci, 45% avaient 85 ans et plus alors que 32% avaient entre 75 et 84 ans. La durée moyenne de séjour des usagers, excluant l’hébergement temporaire, était de près de 30 mois (2014-2015).
Les soins et les services devant être offerts dans les CHSLD sont croissants. Dans son rapport présenté à la Direction des travaux parlementaires de l’Assemblée nationale du Québec, la Commission note qu’à leur admission, les personnes présentent une condition physique et psychologique réduite tout en étant affectées de troubles du comportement. Une lourde perte d’autonomie caractérise donc leur arrivée en centre d’hébergement.
La Commission constate que le profil des personnes hébergées semble de plus en plus hétérogène, allant de la personne autonome aux prises avec des limitations physiques à la personne inapte à prendre des décisions. Il faut par ailleurs savoir que les personnes hébergées peuvent éprouver des problèmes multiples.
À la lumière d’auditions publiques, des mémoires reçus et des visites en établissement, les membres de la Commission ont formulé des recommandations à partir d’une lecture des conditions de vie des personnes hébergées en CHSLD. En voici les grandes lignes.
En ce qui concerne l’aspect normatif, la Commission recommande au ministère de la Santé et des Services sociaux une mise à jour des normes touchant les ratios de personnel. L’objectif est d’assurer une prestation adéquate de soins et de services à partir des besoins individuels des personnes hébergées. Elle suggère aussi que les ratios tiennent compte des particularités de la clientèle et de l’environnement de l’établissement.
Enfin, elle propose la mise en place de ratios minimums dans chaque centre d’hébergement.
La Commission suggère le déploiement de soins mieux adaptés aux besoins des personnes hébergées et un meilleur équilibre entre milieu de vie et milieu de soins. Elle propose une évaluation régulière des besoins de soins d’hygiène des personnes hébergées ainsi que des soins adaptés.
En ce qui a trait aux repas, la diversité des mets devrait être établie alors que la présentation et la chaleur devraient correspondre aux besoins et aux préférences des personnes hébergées.
Les recommandations visent aussi à ce que les établissements examinent l’équipement supplémentaire requis pour répondre aux besoins des résidents en matière d’hygiène corporelle et d’alimentation et qu’ils apportent rapidement les modifications nécessaires.
Par ailleurs, le ministère devrait s’assurer que les CHSLD disposent des équipements permettant de satisfaire leur clientèle à ce niveau.
Parmi les recommandations de la Commission, on en retrouve une visant à ce que les établissements du réseau adoptent des mesures visant l’élimination de toute mesure de contention physique et chimique. Une autre demande à ce que le ministère se penche sur la surmédication des personnes hébergées et qu’il soutienne davantage l’approche non pharmacologique.
Selon la Commission, la proximité géographique entre le milieu naturel du résident et son nouveau milieu de vie doit peser dans le choix de celui-ci et il importe de ne pas séparer les membres d’un couple lorsque les deux ont besoin d’être hébergés en CHSLD.
La Commission propose que les établissements développent des mesures de valorisation des professions et des métiers exercés dans les CHSLD, en particulier celui des préposés aux bénéficiaires. Elle suggère aussi la mise sur pied des programmes de formation obligatoire adaptés aux nouvelles réalités s’adressant tant aux personnes qui œuvrent dans ce secteur qu’à celles qui désirent y œuvrer.
En ce qui concerne la formation continue, en particulier sur les soins palliatifs et les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence, elle devrait être donnée sur une base régulière au personnel, incluant les préposés aux bénéficiaires.
La Commission demande enfin à ce que les établissements se préoccupent davantage de la stabilité des équipes soignantes déployées auprès de chaque résident et qu’ils définissent mieux le rôle de chaque membre des équipes soignantes afin de favoriser l’interdisciplinarité. Enfin, la Commission demande au ministère de favoriser le développement d’outils permettant le partage des bonnes pratiques et de les diffuser dans l’ensemble du réseau.
Pour plus de détails, suivre ce lien : https://www.assnat.qc.ca/fr/tra...
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, octobre 2016.
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