Être une personne âgée en Abitibi-Témiscamingue

Le 1er octobre entraîne dans son sillage la Journée internationale des personnes âgées. Décrétée par l’Assemblée générale des Nations Unies au début des années 90, cette journée peut servir de prétexte à la réflexion. Que signifie réellement être une personne âgée ?

Au total, 147 868 personnes habitent l’Abitibi-Témiscamingue. Qu’en est-il plus spécifiquement des personnes âgées ? Elles sont 24 149 à avoir 65 ans et plus, majoritairement des femmes. Les personnes âgées représentent donc 16 % de l’ensemble de la population. Selon les projections démographiques, le phénomène du vieillissement se poursuivra inéluctablement dans la région ainsi que dans tous les territoires de MRC de l’Abitibi-Témiscamingue. Autre fait intéressant, l’espérance de vie s’est accrue pour désormais atteindre près de 80 ans en Abitibi-Témiscamingue.

Il est important de combattre le mythe voulant que les personnes âgées soient des individus vieillissants, isolés et vulnérables. Bien sûr, de telles situations constituent pour certaines personnes une réalité qu’il ne faut pas occulter. Plusieurs organismes et bénévoles s’investissent d’ailleurs dans différentes interventions afin de combattre de telles conditions. Mais retenons que les personnes âgées ne forment pas un groupe homogène. Loin de là !

Une partie d’entre elles vivent avec des incapacités, d’autres sont vulnérables en raison de leur âge ou de leur revenu. Toutefois, plusieurs sont en bonne santé, profitent de leur retraite ou poursuivent leurs activités sur le marché du travail. Nombre d’entre elles donnent de leur temps pour une ou des causes leur tenant à cœur. Vieillir n’est donc pas nécessairement un signe d’inactivité. Plusieurs personnes ayant entre 65 et 74 ans demeurent engagées socialement, font du bénévolat ou sont des aidants naturels. C’est souvent après 75 ans que les problèmes de vieillissement apparaissent, ce qui limite parfois les activités.

Plusieurs personnes âgées vivent en couple, d’autres vivent seules, à la maison ou ailleurs. Chez les personnes âgées, il est fréquent de vivre seul, surtout en raison de la perte du conjoint. Il faut par contre retenir que près des deux tiers des personnes âgées de la région vivent en couple et que près de 9 individus sur 10 demeurent chez eux. Il n’en reste pas moins que quelque 6 000 personnes âgées habitent seules en Abitibi-Témiscamingue et que cette réalité revêt essentiellement un visage féminin, 66 % des personnes seules étant des femmes.

L’attachement à son milieu de vie, à son quartier ou à sa communauté pourrait expliquer cette volonté de demeurer chez soi, tout comme l’importance accordée à la volonté de conserver son autonomie. Pour les personnes âgées comme pour les autres, le milieu de vie est associé à une qualité de vie. La difficulté de combler ses besoins en matière de soins et de services à domicile, la détérioration de l’état de santé et la montée d’un sentiment d’insécurité viennent nécessairement jouer sur les réflexions par rapport à l’habitation et sur la décision de quitter son domicile pour se rapprocher des services ou de sa famille.

Au cours des prochains mois, la Table régionale de concertation des personnes aînées de l’Abitibi-Témiscamingue rendra public un portrait des personnes âgées de la région. Il s’articulera autour du thème de l’habitation. Une série de rencontres suivront. Soyez donc à l’affut si vous souhaitez en connaître davantage ou participer aux échanges (www.ainesat.org).

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, octobre 2015.