La Table d’action contre la pauvreté de l’Abitibi-Témiscamingue (TACPAT) a déposé, le 11 septembre, un mémoire au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale dans le cadre de la consultation sur le projet de règlement modifiant le Règlement sur l’aide aux personnes et aux familles par le gouvernement du Québec et visant la mise en œuvre du programme « Objectif emploi ».
La TACPAT, à l’instar de nombreux autres organismes du Québec, croit fermement que la nouvelle réglementation qui permet de couper les chèques d’aide de dernier recours est carrément inhumaine et que, plutôt que de lutter contre la pauvreté, elle ne fera que l’augmenter pour les personnes les plus vulnérables. En effet, le projet de règlement permettrait, entre autres, de réduire la prestation jusqu’à un maximum de 224 $ des nouveaux demandeurs qui manqueront à leurs obligations de faire des démarches d’intégration à l’emploi.
La TACPAT dénonce le fait que par de telles mesures, le gouvernement du Québec fait délibérément le choix de gouverner et d’administrer les programmes sociaux en se basant sur des préjugés, comme la supposée « paresse » des personnes assistées sociales et le confort relatif dans lequel celles-ci se trouveraient et qui les encourageraient à ne pas « se prendre en main ».
Il faut plutôt comprendre ce qui empêche ces personnes de s’intégrer dans notre société et leur offrir des moyens adaptés pour surmonter ces obstacles. Ceci nécessite de prendre le temps et de les accompagner dans le bon sens pour leur permettre d’aller de l’avant. Alors que la prestation de base pour une personne jugée apte à l’emploi (628 $) représente actuellement moins de 50% du montant qui permettrait à une personne seule de couvrir ses besoins de base, toute coupure de ce montant viole les droits fondamentaux de la personne tels que formulés dans la Charte des droits et libertés de la personne.
Au moment où le gouvernement se dit préoccupé par le sort des premiers demandeurs, il maintient plutôt cette trappe de la pauvreté qui empêche les personnes de cheminer à leur rythme et prive la société de personnes qui pourraient y contribuer à la mesure de leurs capacités.
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, octobre 2017.
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