Nous sommes en pleine campagne électorale et je suis tombée par hasard sur une vidéo tirée des archives de Radio-Canada et dans laquelle on posait la question suivante aux gens : croyez-vous que les femmes devraient s’engager davantage en politique municipale ?

Voyons ce que le journaliste, Paul-Émile Tremblay, a recueilli comme propos dans la région de Québec pour l’émission « Droit de cité » du 14 mars 1962. Je vous présente ci-dessous quelques extraits des positions défendues à l’époque par les hommes, et par certaines femmes.

- La politique municipale, ce n’est pas pour les femmes. Celles-ci devraient rester au foyer. La politique, c’est le devoir de l’homme. Il y a un domaine pour chacun et les femmes ne devraient faire de la politique qu’à titre de conseillères, mais discrètement ! Si une femme doit faire de la politique, elle doit demeurer « dans son domaine » et tenter de régler les troubles féminins… Le domaine des femmes, c’est le social et l’humanitaire ! C’est bon qu’il y ait des femmes en politique municipale, mais juste en petite quantité.

- Moi, j’ai plus confiance à un homme.

Il y avait du chemin à faire pour les femmes à cette époque ! Et dire qu’il y a encore des gens pour prétendre que le féminisme n’a pas sa raison d’être. Le plus désolant, c’est que le chemin parcouru aurait pu être bien plus grand puisqu’encore de nos jours, la parité hommes/femmes n’est pas atteinte. Les statistiques peuvent toutefois nous surprendre puisqu’aux dernières élections, les femmes du Québec comptaient pour 40% des candidates chez les plus jeunes. Toutefois, la politique municipale demeure une affaire d’hommes plus âgés. Heureusement, la tendance va en s’inversant. Espérons qu’elle se maintiendra.

Sources : 
Les Archives de Radio-Canada : Droit de cité, 14 mars 1962 
Le Devoir : La parité hommes-femmes dans une ou deux générations?

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, novembre 2017.