C’est en ce 8 mars dernier que je suis allée rencontrer Mme Lynda Taddio, directrice générale du Centre de la Petite Enfance l’Anode Magique, situé sur la rue D’Évain. J’ai été ravie de me lutter à une porte barrée. N’entre pas qui veut dans cette garderie où se trouvent 39 enfants dont 5 de 0 à 17 mois et 34 entre 18 mois à 5 ans, pour la plupart des enfants du quartier Évain.

Je me suis informée comment se faisaient les inscriptions ? Mme Taddio me mentionne comment c’est stressant pour les jeunes parents qui veulent des enfants. C’est selon elle, le plus beau geste à poser qu’est celui d’avoir des enfants mais dès que la jeune mère se sait enceinte, si elle veut retourner sur le marché du travail, elle doit s’inscrire pour une place en garderie.

Lynda Taddio

Le Ministère de la famille a mis sur pied un guichet unique afin de respecter la priorité de chacun sans toutefois obliger les services de garde à y adhérer ce qui est un peu aberrant. Pourtant le but de ce guichet était d’éviter que les parents s’inscrivent à différents endroits facilitant par le fait même le travail de gestion des différents services de garde et avoir une meilleure vue d’ensemble des besoins réels.

Mme Taddio est consciente que c’est éprouvant pour ces jeunes parents d’y laisser leurs jeunes enfants car les plus vieux ont seulement 4 ans. Les parents sont toutefois très exigeants envers les éducatrices et envers leurs enfants. « Au temps où nous étions jeunes, de dire celle-ci nous pouvions tout simplement nous amuser mais aujourd’hui l’enfant doit aussi performer. » Le vendredi, journée où l’enfant est invité à apporter son jouet préféré au centre, j’en ai vu un, arriver avec son IPOD. Les temps changent...

Le Centre de la Petite Enfance du quartier embauche 10 personnes, allant de la cuisinière, à l’entretien ménager, la directrice ainsi que les éducatrices et non pas comme certains le croit des gardiennes. Les éducatrices sont des personnes qui possèdent 3 ans de formation en technique d’éducation du Cégep. Il est nécessaire d’avoir 2 personnes sur trois avec cette formation. Ce que Mme Taddio souhaiterait en plus, serait d’avoir une éducatrice spécialisée qui pourrait aider davantage les enfants qui ont des difficultés. Ça ferait toute une différence selon elle. Mais elle a des critères à respecter.

Le Centre de la petite enfance d’Évain est unique en son genre car il regroupe des parents et enfants tous issus du même milieu, des gens qui pour la plupart se connaissent, et donc tous des futurs écoliers qui, en principe, devraient se retrouver dans la même école, un plus pour ces enfants. C’est un quartier où le sentiment d’appartenance est très fort, ce qu’elle ne constate pas dans les autres centres sous sa responsabilité.

Quelques enfants du Centre de la Petite Enfance (CPE) accompagnés de Julie Lacasse

Combien y a-t-il de demandes à combler ?
Selon Mme Taddio, il y a plus de 1000 enfants d’inscrits en attente de place en Abitibi-Témiscaminque. Lors de la dernière distribution, 268 places furent attribuées en Abitibi-Témiscaminque dont 40 furent attribuées pour le Centre de la petite enfance Fleur et Miel, situé à Rouyn-Noranda. Pour sa part, Mme Taddio fera une troisième demande en vue d’augmenter son nombre de places de 8 sans frais additionnels d’infrastructure. Elle souhaite énormément être acceptée.

Avez-vous pensé Mme Taddio qu’avec le nombre d’enfants que nous avons à Évain, il serait intéressant d’avoir une autre installation dans le secteur ?
Il serait très intéressant d’avoir plus de places mais lorsqu’on sait qu’une installation de ce genre coûte au-delà de 800 000 $, et qu’en plus on connait la crainte du Ministère de se retrouver comme avec les écoles, avec des centres à fermer lorsque la demande baisse, il serait fort surprenant que le Ministère accorde les subventions nécessaires pour une autre installation.

 
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, avril 2013.
Photos du CPE, par Maude Audet et Lynda Taddio.