Calcutta, près de 15 millions d’habitants, une ville à deux visages : d’un côté une ville moderne, d’un autre la vieille Calcutta où la pollution vous oblige à porter un masque en tout temps avec en prime une puanteur à peine supportable et les enfants qui courent pieds nus tout près des trains qui passent plusieurs fois par jour.
À l’intérieur de la vieille ville, un quartier qui n’en est pas un, le bidonville où les « maisons » sont délimitées avec quelques cailloux parce qu’il n’y a pas de murs; voilà où se situe la Cité de la Joie au cœur de laquelle Mère Thérésa a choisi d’établir la Léprosy qu’elle a fait connaître dans le monde entier.
Les gens qui y vivent, ce sont les Dalits que l’on connaît mieux sous le terme « Les Intouchables » dans une Inde encore dominée par les différences entre castes, celle-ci étant la plus basse de cette société. Les Dalits sont considérés comme impurs, donc affectés à des fonctions aux bas de l’échelle sociale et économique. Ils vivent à un niveau de pauvreté inconnue dans notre société nord-américaine.
C’est dans ce quartier qu’une de nos concitoyennes, Mme Véronique Marquis, a choisi de passer trois semaines en novembre 2019 pour faire un voyage d’aide humanitaire.
Désirant faire l’expérience d’aider les plus démunis, Mme Marquis avait d’abord regardé du côté du continent africain, mais la possibilité d’aller en Inde s’est présentée avec le « Le Book Humanitaire » de Saint-Jérôme. Ce regroupement envoie en Inde des gens désireux de faire un voyage humanitaire depuis plusieurs années déjà.
Après quelque 20 heures de vol depuis Montréal, c’est directement au Lytton Hotel Kolkata dans la vieille Calcutta qu’elle dépose ses bagages au milieu de la nuit pour entreprendre son périple.
Durant ces trois semaines, accompagnée de Rachel, infirmière et responsable, ainsi que de quelques guides-interprètes locaux, le petit groupe de sept personnes a pu œuvrer pour aider ces gens qui vivent dans la rue.
Les projets d’aide ne manquant pas, c’est à peinturer, réparer des vélos, construire des lits pour les dortoirs et une salle de bain pour les filles, qu’ils ont occupé leur temps. Quelques jours pour enlever les poux hébergés sur les têtes d’environ 200 enfants, voir à panser les blessures mineures des personnes du quartier.
Ils ont eu l’occasion de faire quelques cliniques de premiers soins avec l’aide d’un médecin rencontré sur place, et ce, à l’intérieur de tentes qu’ils ont dû monter dans la rue sous la supervision des policiers; une journée également à préparer avec l’aide de gens locaux un repas (Véronique appelle ça une bouette, mais avec les épices appropriées) pour les gens qui vivent dans la rue près de la gare; le repas ayant été préparé sur un feu de camp à même le sol, directement devant leur hôtel, avant d’aller en faire la distribution.
Quelques briques, du bois, et on prépare un repas en avant de l’hôtel avec l’aide des guides interprètes. Photo : gracieuseté Véronique Marquis.
Avant d’entreprendre ce voyage, Mme Marquis avait sollicité beaucoup de gens pour avoir avec elle des vêtements usagés et des biens de première nécessité pour en faire profiter les gens rencontrés.
Comme le poids des bagages en avion est toujours restreint, le groupe avait comme recommandation d’avoir avec eux un certain montant d’argent, car beaucoup de biens peuvent être achetés sur place pour une fraction du prix payé ici.
Ça leur aura permis d’acheter des chaises roulantes pour la Léprosy, de la nourriture et quelques gâteries qu’ils ont pu distribuer aux malades.
Les besoins sont si grands qu’une distribution de chaussures a failli virer à l’émeute alors qu’ils ont dû quitter l’autobus qui servait à accueillir les enfants pour y revenir des heures plus tard lorsque la foule se fut dispersée et essayer de voir les enfants plus discrètement.
À savoir quel était le meilleur souvenir de son séjour là-bas, Véronique mentionne sans hésitation la visite de la Léprosy, où les malades travaillent pour faire que le centre soit autosuffisant. C’est là d’ailleurs que les vêtements portés par les sœurs sont tissés. On y entretient également un petit jardin et tous ceux qui en ont la capacité sont appelés à y mettre la main à la tâche.
Pour trois semaines de travail humanitaire, ils ont profité d’une journée touristique. Quelques visites de temples, un peu la ville et un repas chez « l’habitant », c’est-à-dire préparé par une famille avec des mets traditionnels.
Peu d’entre nous penserions à faire un tel voyage, mais c’est spontanément que Mme Marquis nous affirme attendre avec impatience le retour à une certaine normalité pour faire un prochain voyage humanitaire.
Voir aussi : Véronique Marquis, citoyenne du monde...
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, février 2021.
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