Il y a quelques années, on croyait que l’éducation des enfants était un rôle que devait faire la femme. Nous savons maintenant aujourd’hui que les liens qu’entretiennent les enfants avec leur père sont tout aussi importants pour assurer un bon développement de l’enfant. La figure paternelle traditionnelle de pourvoyeur a fait place à d’autres modèles. La présence du père devient encore plus cruciale lorsque la famille éclate et que les enfants doivent vivre avec leurs parents en garde partagée. Une réalité de plus en plus présente de nos jours avec une recrudescence des familles reconstituées.
Notre personnalité Clin d’œil du mois a su, malgré
une séparation, garder une bonne entente pour favoriser avant tout
le développement de son petit garçon.
Il m’impressionne comme père
et c’est avec plaisir que je vous le présente : Jean-Sébastien Hallé-Leclerc.
Parle-moi un peu de ton fils?
Il s’appelle Zachary Leclerc-Hallé et il a 5 ans. On le
surnomme Zach. C’est un garçon timide et solitaire. Il est
aussi très affectueux et espiègle. Il aime rire. Il commence
à découvrir les jeux vidéo et il aime y jouer. Il adore
aussi la musique et il chante souvent. Il m’aide aussi un
peu à cuisiner. J’essaie de l’y initier tranquillement. Et
il vient de commencer l’école.
Jean-Sébastien, parle-nous un peu de ta situation familiale?
En fait moi et la mère de Zach étions déjà séparés avant la
naissance de notre fils. J’ai Zach avec moi en garde partagée une
semaine sur deux, du mardi à l’autre mardi.
Est-ce que cela a été difficile de vous entendre sur cet
arrangement, toi et ton ex-conjointe?
L’arrangement s’est pris d’un commun accord après quelques
discussions. Au début de la séparation, ce fut plus difficile de
trouver un terrain d’entente. La première année de vie de Zach,
j’allais le voir directement chez sa mère, le plus souvent possible.
Lorsque Zach a eu un an, je le prenais avec moi au début toutes les
fins de semaine et rapidement on s’est entendu pour l’avoir avec
nous chacun notre tour, une semaine sur deux. L’arrangement me
permet de passer plus de temps avec mon fils.
Lorsque tu as ton fils, tu es monoparental pendant cette
semaine-là. Comment cela se passe?
Ce qui aide beaucoup, c’est que j’ai un travail régulier et de
jour. Ce qui est plus compliqué c’est que mon fils va à l’école dans
le quartier où habite sa mère, ce qui est très loin de ma maison.
Cela me demande plus d’organisation pour le transport. Je dois aussi
mieux planifier mes affaires lorsque j’ai mon fils. Je veux vraiment
m’assurer de passer le plus de temps possible avec lui.
Quelles sont les difficultés rencontrées?
En le voyant une semaine sur deux et ayant 2 maisons, il a aussi
une façon de fonctionner différente dans chacune. Moi et sa mère
avons des règles très différentes. Cela demande une bonne adaptation
pour Zach, le premier soir c’est toujours un peu plus difficile.
Selon toi, lors d’une séparation, est-ce que la mère a souvent
plus de droits que le père?
Je crois que oui. La relation de la mère avec l’enfant est
souvent plus valorisée que celle avec le père. Par contre, dans mon
cas je me trouve privilégié. Parfois, il y a des pères qui se
retrouvent un peu lésés et qui ne peuvent pas voir souvent leurs
enfants.
En terminant, tu peux me parler de moments privilégiés que tu as
avec ton fils?
Je trouve qu’au fil du temps, on a bâti une belle chimie. Je
crois qu’on s’est bien adapté à la situation. On a une grande
complicité au travers de la musique. Moi je suis passionné de la
musique et lui il veut en savoir plus sur le sujet, alors j’aime
l’initier. On aime aussi chanter ensemble.
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, mars 2012.
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