Clin d'oeil sur Mélanie Hallé

Par Stéfanie Trahan

Développer avec passion sa région !

Lorsque l’on est âgée de 17 ans et que nous avons passé toute notre enfance en région, le désir de connaître autre chose se fait sentir. D’ailleurs, il y a quelques années, l’exode rural est devenu un réel problème pour l’Abitibi-Témiscamingue et pour d’autres régions du Québec. Les jeunes quittant la région pour leurs études n’étaient pas nombreux à revenir en région une fois leur diplôme en poche. Toutefois, depuis quelques années des stratégies ont été mises en place pour attirer les finissants à venir s’établir en région : des crédits d’impôts, des bourses ainsi que des projets comme Place aux jeunes. Ce projet chapeauté par chacun des carrefours jeunesse emploi de la région vise à démontrer aux diplômés la richesse de ce que la région peut leur offrir tout en les soutenant dans leurs démarches. Mais pourquoi revenir à Rouyn-Noranda, après 6 ans d’absence ? Ayant moi-même quitté ma région natale pour quelques années, j’avais envie de vous présenter le témoignage de Mélanie Hallé, et son sentiment d’appartenance plus fort que tout….

1. Est-ce que tu es originaire d’Évain ?
Oui. Enfant, je demeurais dans le rang que l’on nommait anciennement le 8 et 9. C’est d’ailleurs dans ce même coin que je me suis établie depuis quelques années.

2. Pourquoi avoir fait le choix de rester dans ce quartier ?
Je voulais demeurer en campagne. Toutefois, mon conjoint était d’accord pour demeurer dans la campagne mais il souhaitait que le quartier soit à proximité de la ville.

3. Tu as quitté la région il y a quelques années, pourquoi ce départ ?
En 1996, après mes études collégiales, j’ai quitté la région pour poursuivre mes études à l’extérieur. Je suis allée faire un certificat en communication et par la suite j’ai fait des études en développement international avec une mineure en études asiatiques. J’ai fait ces études à l’université McGill à Montréal. J’avais porté mon choix sur cet établissement car je souhaitais améliorer mon anglais. J’ai habité donc environ 6 ans à Montréal. Je suis revenue en 2003 après mes études car je n’en pouvais plus de cette ville.

Mélanie Hallé
Mélanie Hallé

4. Au moment de ton départ, est-ce que tu avais la même perception sur Rouyn-Noranda que maintenant ?
Quand j’ai quitté Rouyn-Noranda et la région, je n’avais pas la même perception. Depuis, celle-ci a changé, c’est certain. Je trouve par contre, qu’une vitalité culturelle et artistique s’est développée. Il y a des projets qui sont démarrés qui n’auraient jamais vu le jour avant. Il semble y avoir une plus grande ouverture de la communauté.

5. Qu’est-ce qui t’a incité à revenir t’installer ici ?
Je suis venue passer une semaine de relâche complète chez mon père en région. Je me suis rendue compte à ce moment-là de la grande qualité de vie que pourrait m’offrir la région. Mon père avait seulement 15 minutes de transport à faire pour se rendre du travail à la maison. Après le travail, il avait donc plus de temps pour aller faire des activités de loisir. De plus, ce que j’aime ici, c’est la proximité avec la forêt qui permet de faire des activités de plein air. Là-bas à Montréal, si tu veux faire de la raquette, c’est plus complexe et moins accessible.

6. Crois-tu qu’il y a assez de place donnée aux jeunes en région pour développer notre communauté ?
Je pense que les jeunes font de plus en plus eux-mêmes leur place, et cela fait partie de cette vitalité du milieu. Plusieurs osent développer des projets même s’ils ne vont pas recevoir les appuis financiers des bailleurs de fonds.

7. Est-ce que les jeunes s’impliquent suffisamment dans le développement de notre communauté ?
Je trouve personnellement que les jeunes s’impliquent plus que ceux de mon temps. Ils viennent aussi beaucoup sur une base volontaire. Je m’implique moi-même au sein de l’organisme Corcovado (Centre de solidarité internationale) et j’ai vu des jeunes démarrer des projets et venir nous proposer leur aide.

8. Tu ne travailles pas dans ton domaine de formation de façon directe, est-ce que cela te manque beaucoup ?
Je ne travaille pas directement dans mon domaine de formation, mais par contre maintenant c’est par le biais de mon implication avec Corcovado que je le fais. Cet organisme travaillant beaucoup en développement international, j’arrive à y trouver mon compte. Je suis présidente sur le conseil d’administration de cet organisme depuis avril dernier. Sinon, je travaille à temps plein comme chargée de projet pour les mandats de levée de fonds pour l’entreprise Proximédia. Je fais du développement communautaire et social d’une certaine façon, donc cela rejoint mes valeurs.

9. Des projets pour ton avenir et celle de ta communauté ?
Éventuellement, j’aimerais moi-même monter un projet en développement international et aller à l’extérieur du pays. Et finalement, je garde espoir un jour de devenir travailleuse autonome.

 

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, octobre 2012.
Source de la photo : Proximédia

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