Qu’est-ce qui fait le succès de l’entreprise Plastiques G+ qui a décidé de s’installer à Évain le 1er janvier 2007 ? Bien sûr il y a le boom minier qui persiste dans notre région depuis 2005, mais il y a aussi le rêve de trois jeunes entrepreneurs visionnaires et passionnés de développer des produits qui n’existaient tout simplement pas. Leur tout premier contrat fut celui de recouvrir la glissade de notre éléphant du parc Victor en matière plastique. C’était en 1995 alors que la jeune entreprise était lancée dans des locaux à Granada. En 1999, dû au manque d’espace, elle déménage à D'Alembert et tente de percer le marcher minier avec des produits révolutionnaires.
Tout cela a commencé lorsque le père de Nina, Serge Dion a inventé et commercialisé le « Spoutnik » en 1990. Il s’agit d’un appareil qui sert à débloquer le minerai coincé dans les cheminées de nos mines souterraines. Auparavant fabriqué en fibre de verre, il était trop lourd à manipuler et les risques d’accidents étaient élevés pour les mineurs dynamiteurs. Le « Spoutnik », composé entièrement de matière plastique, est monté dans la cheminée de la mine avec des ballons de gaz jusqu’à la zone à dynamiter. Cette invention fait partie des 100 innovations de l’industrie minière canadienne.
C’est ainsi que Nina et son conjoint Dan Gagnon se sont intéressés au plastique et à toutes les possibilités d’application dans l’industrie minière.
En 1995, ils créent Plastiques Industriels G+ avec Dan Gagnon à titre de président, Nina Dion au poste de directrice générale et Pierre Trudel comme directeur de la production. Tous trois originaires de Rouyn-Noranda et amis d’enfance, la chimie passait bien pour se lancer en affaires.
Nina a abandonné ses études universitaires en enseignement pour se spécialiser en administration à l’UQAT. Dan suivait des cours en développement d’entreprises et le projet fut lancé avec l’aide la SADC. Le volume d’affaires, en croissance lente au début, s’est accéléré rapidement pour augmenter de 40% en 2010 et de 25% en 2011.
Après avoir visité des terrains dans le secteur industriel de la Ville, nos trois associés sont tombés sous le charme du secteur d’Évain et de tous ses avantages, dont celui de pouvoir agrandir leur usine au gré du marché. Ils en sont à leur troisième agrandissement avec une superficie de 18 000 pieds carrés. Tout récemment, ils ont acheté le terrain de l’autre côté de la rue Latour juste aux côtés de l’entreprise Univerre. Plastiques G+ compte maintenant 25 employés dont un est basé à leur succursale de Sudbury.
Comment concilier travail-famille pour notre jeune couple sans pénaliser l’entreprise ? En effet, ce n’est pas évident pour une jeune directrice générale d’une entreprise en pleine expansion de penser à avoir des enfants.
Mais Nina et Dan, après 15 ans de vie de couple dont 10 dans leur entreprise étaient prêts à réaliser leur rêve de fonder une famille. Ainsi, Ajadie a vu le jour en 2005 et Élie-Rock en 2007. Nina amenait le nouveau-né au bureau jusqu'à l’âge d’un an. Elle avait aménagé un espace avec lit et tout le nécessaire pour l’allaitement.
L’horaire de travail dans l’entreprise passa de 8 h à 16 h 30 au lieu de 17 h et ce, pour tout le personnel, afin de ne pas pénaliser les parents de jeunes enfants. Ce fut voté à l’unanimité dans l’entreprise. Dans ces conditions comment ne pas transmettre ses gènes d’entrepreneur à ses enfants ? C’est la relève qui se prépare mais ils ont encore le temps.
Gagnante de l'Extra Développement des marchés Exportation lors du gala de la Chambre de Commerce le 17 novembre dernier.
Aujourd’hui Plastiques G+ vend ses produits principalement au Canada, mais aussi aux États-Unis en Amérique du sud et en Afrique. Leurs produits vedette sont les conduites d’aération en plastique qui peuvent avoir de 24 à 72 pouces de diamètre. Par exemple, la mine XTrata Zinc de Matagami a installé des conduits de 72 pouces de diamètre sur une longueur de 2,5 km sous terre. La propriété du matériau plastique est de réduire jusqu’à dix fois la friction de l’air et, par conséquent, les coûts d’énergie et d’équipements requis de 30 à 50%. Cette innovation permet de retrancher des milliers de dollars de frais d’exploitation aux entreprises minières.
Grâce à l’organisme 48e Nord International l’équipe de direction a participé à des foires commerciales et des expositions internationales à Toronto, Las Vegas, au Pérou et au Chili. L’entreprise compte dorénavant développer le marché d’exportation de ses conduits de ventilation à l’extérieur du Canada et devenir le leader mondial dans ce domaine. Actuellement, 90% de ses ventes sont effectuées au Québec et en Ontario et le créneau minier est une niche inoccupée par l’industrie du plastique.
Nos jeunes entrepreneurs n’ont pas seulement le sens des affaires, ils s’impliquent socialement et financièrement dans la communauté de Rouyn-Noranda, notamment au niveau des jeunes et des organismes du secteur de la santé. Ces jeunes entrepreneurs, particulièrement Nina dans un métier non traditionnel, représentent un bel exemple de réussite pour nos enfants qui auraient le goût de démarrer leur propre entreprise en Abitibi-Témiscamingue.
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, décembre 2012.
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