« Quoi! Un journal à Évain? … Mais vous n’y  pensez pas? … Nous avons déjà La Frontière, l’Écho, quand ce ne sont pas les feuilles publicitaires de Zeller’s, de Canadian Tire ou que sais-je encore… »  « D’accord, du papier, et de toutes sortes, nos boites aux lettres en sont remplies. Mais en est-il dans tout cela, qui nous informe, qui nous questionne, qui nous invite à prendre la parole sur ce que nous sommes… en un mot, qui nous fait prendre conscience de notre réalité quotidienne, de nos besoins, de notre goût de vivre ensemble en un lieu qui soit autre chose qu’une banlieue, qui soit… »

« Oui, je veux bien! Mais est-ce un besoin ici? Croyez-vous que l’ensemble de la population soit intéressé par des projets collectifs qui l’engageraient dans cette ‘’prise de conscience’’, comme vous dites? Sans même parler de projets en particulier, que pouvez-vous espérer quand l’essentiel de notre vie se fait ailleurs…? » 

Une telle réaction face à l’initiative de l’équipe d’ENSEMBLE n’est pas fictive : peut-être fut-elle vôtre quand vous avez découvert le journal parmi votre courrier? Mais peut-être aussi avez-vous réagi favorablement et avez-vous laissé s’échapper un « enfin » approbateur?

Car ENSEMBLE n’est pas né d’hier. Déjà, et grâce à l’initiative de M. le curé, Joseph Guiho, il entreprend sa troisième année d’existence.  Et qui de nous n’y a puisé, à ce jour, autant de nouvelles que d’éléments de réflexion, qu’il n’y a trouvé, en somme, un élément essentiel de notre vie collective?

Mais voilà, cette formule, quoique efficace, ne suffisait plus : être à l’écoute d’une population aussi vaste que la nôtre, se faire écho des multiples projets qui émergent de notre large communauté,  offrir un lieu où les gens, les associations, les groupes pourraient faire valoir leurs opinions et leurs intérêts, tout cela exigeait une équipe, des responsables, des gens désireux de promouvoir une vie collective plus intégrée, plus vraie.

C’est alors que le Café paroissial opta pour une formule renouvelée.  ENSEMBLE conserverait son caractère pastoral, mais il chercherait aussi à répandre cet esprit de solidarité en se faisant l’écho de toute la population.  Mais il reste la propriété de la Fabrique d’Évain, et son directeur, nommé par le Café paroissial, conserve pleine autonomie.

Nous souhaitons que les gens appuieront largement cette initiative. Nos pages sont ouvertes à toute offre de collaboration de la part de groupes ou d’individus; nous espérons que notre attente sera récompensée par une grande participation de la part de tous.

Voilà pourquoi ENSEMBLE se définit d’abord par ce besoin d’une communauté qui cherche ses racines et qui exige l’implantation ici d’un noyau véritable de vie collective.  Il se veut le reflet de cette vie multiforme et le promoteur d’une conscience collective d’appartenance à un groupe qui soit autre chose qu’une masse informe. On n’a qu’à se rappeler la persistance courageuse de nos pionniers pour être assuré de la détermination de chacun à construire ce milieu. « Nous sommes pour rester, et nous resterons ».

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir en janvier 1979, republié en novembre 2016.
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