Au milieu d'avril 2021, trois beaux « cygnes » s’arrêtaient sur les berges du lac Hélène (dans le quartier Évain de Rouyn-Noranda), au plus grand bonheur de ses résidents et des ornithologues du coin. Plusieurs voyageurs du rang des Cavaliers ont pu aussi se « rincer l’œil » depuis ce temps, lors de leur passage sur cette route.
Ils ne passent pas inaperçus, ces beaux grands oiseaux blancs.
Nos visiteurs sont des « Cygnes trompettes » identifiés par notre ami ornithologue et biologiste, Jean Lapointe. Des jeunes immatures puisque leur teinte de blanc est plus mate. Ils semblent aller et venir sur d’autres lacs autour, cherchant des endroits peu profonds, riches en végétation, pour se nourrir des plantes sous l’eau.
C’est toujours surprenant et magique d’apercevoir ces énormes oiseaux sur nos lacs, puisque la chasse commerciale et le marché de la mode avaient rapidement anéanti les populations nicheuses, au cours du 19e siècle. L’expansion récente de l’espèce provient des efforts de conservation internationaux. Maintenant, le Cygne trompette n’est plus considéré comme menacé de disparition.
Bien que quelques spécimens aient été observés au Québec avant le début des années 2000, les observations de l’espèce se sont multipliées à partir de ce moment, surtout en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais. La proximité de notre région et de celle des Grands Lacs explique le fait que les observations de Cygnes trompettes y sont plus nombreuses par rapport aux régions du Québec situées plus à l’est, expliquait monsieur Jean Lapointe.
Certaines mentions ont déjà été faites en 1993 dans la région du Témiscamingue au Lac Tee et ainsi qu’à Rapide-Sept, depuis le rétablissement de l’espèce. Mais, c’est en 2013 que des poussins ont pu être photographiés sur des bassins miniers dans le secteur de Val-d’Or, causant beaucoup d’émoi parmi les ornithologues.
Dans les années qui ont suivi, les membres de la SLOAT (Société du loisir ornithologique de l’Abitibi et du Témiscamingue) ont pris l’habitude de se rendre à Val-d’Or pour les observer. C’est à la East Sullivan (site minier) où le Cygne trompette a pris l’habitude de séjourner presque tout l’été. Chaque année, les observateurs les attendent avec impatience. À l’automne, d’autres individus viennent se joindre à eux quelques jours et font par la suite leur envol ensemble vers le sud. D’autres observations de jeunes familles ont été aussi rapportées dans les dernières années, dans les secteurs d’Abitibi et Abitibi-Ouest.
Chez les adultes du Cygne trompette, le plumage est entièrement blanc, parfois teinté plus ou moins de rouille au niveau de la tête et dans le haut de leur long cou. Ils ont les pattes et le bec noir, mais avec une ligne de couleur saumon à la mandibule inférieure. Cependant, c’est plus facile si nous entendons « chanter » ou « trompeter » le Cygne trompette, d’où son nom, pour le reconnaître assez rapidement.
Il est possible aussi, à l’occasion, d’observer le Cygne siffleur et le Cygne tuberculé qui ont leurs caractéristiques propres.
En écrivant ces lignes, nos visiteurs étaient toujours présents (selon des données récentes) dans le secteur et peut-être nous feront-ils le plaisir de passer l’été avec nous ?
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, juin 2021.
Crédit photos : Nicole St-Amant.
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