En français, il est impossible d’utiliser une écriture qui ne tienne pas compte du genre des mots. Les noms communs sont dits au féminin ou au masculin et les articles et les adjectifs s’accordent aussi au féminin ou au masculin.
Par contre, ce genre dans la langue française n’est pas nécessairement lié à une question d’identité sexuelle. En effet, je m’assois sur une chaise et elle est dure ou dans un fauteuil et il est moelleux. Sur une table ou un bureau de travail, j’écris sur une feuille ou un cahier, en buvant dans un verre ou une tasse. Ça n’a rien à voir avec le sexe féminin ou masculin.
Cette attribution d’un genre aux objets inanimés ne va pas sans des contradictions un peu loufoques : un pistil est l’organe femelle des fleurs alors qu’une étamine est l’organe mâle!
Du côté animal, on a bien le chien et la chienne, le chat et la chatte, mais on peut trouver qu’un mammifère allaite ses petits alors qu’un ovipare pond des œufs!
On trouve même des changements de genre comme avec amour, délice et orgue qui sont au masculin au singulier et deviennent féminins au pluriel!
Un nouveau genre
Dans la conversation, depuis quelques années, le mot « genre » est devenu un mot passe-partout, surtout dans l’expression « t’sé genre ». Comme une sorte d’explication approximative ou une manière d’appuyer un propos (genre). Un usage répétitif qui peut agacer, mais qui remplace quand même avantageusement l’utilisation des mots d’église plus courants autrefois.
Dans l’actualité, on parle aussi beaucoup du genre. On a même inventé le néologisme « non genré » ou « non binaire », pour représenter les personnes qui ne se reconnaissent pas dans la classification en catégories « homme ou femme ».
On a ainsi un nouveau pronom « iel » une contraction de il/elle qu’on peut utiliser pour parler d’une personne, quel que soit son genre. Le mot « Iel » est même entré au dictionnaire Le Robert vers la fin 2021.
Un article de Radio-Canada du 19 novembre 2021 nous apprenait cependant que ce n’était pas tout à fait une nouveauté : « L’ancien français avait un genre neutre, qu’il avait pris de son ancêtre linguistique, le latin. En français médiéval, on trouvait d’ailleurs les pronoms “el” et “al” comme pronoms neutres. »
Parlant de pronoms, on se rappellera qu’on a déjà des pronoms non-genrés. Le « je » peut être utilisé quel que soit le genre de la personne. De même si je m’adresse à cette personne, je peux utiliser « tu » ou « vous », sans marque de genre.
Mais mon pronom inclusif préféré, c’est le « nous ». Car être inclusif, c’est d’abord un état d’esprit. On peut penser le « nous », en incluant les personnes, quels que soient le genre, l’âge, la race, la religion ou le handicap. Nous les gens d’Évain, nous les personnes d’Abitibi-Témiscamingue, nous qui vivons au Québec et au Canada, mais aussi nous les peuples du monde.
Le seul genre qui devrait compter, n’est-ce pas le genre… humain ?
Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, novembre 2023.
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