Dans notre société, on nous inculque systématiquement et depuis des lustres que le bonheur se réalise à deux. L’amour par le couple devient tellement important, nécessaire et incontournable que les personnes seules « devraient » se sentir isolées, mal, en attente, incomplètes. Mais le célibat peut être glorieux.

Récemment, à la radio, Sarah-Maude Beauchesne, une comédienne et écrivaine que l’on a pu voir dans la série web Fourchette, parlait de « sa belle solitude saine » et à quel point ce statut lui était précieux. Elle ajoutait que « le célibat n’est pas une maladie, souvent c’est un choix et ça fait du bien de le prendre, ce choix-là ». C’est d’ailleurs le fil conducteur de cette série, alors qu’on suit les réflexions du personnage de Sarah dans sa lutte féministe contre un modèle universel de bonheur à deux.

Le cinéma nous a aussi offert quelques exemples de ce contre-discours. En 2006, le film Pénélope raconte l’histoire d’une héroïne cherchant à tout prix le grand amour qui doit la délivrer d’une terrible malédiction, pour enfin réaliser que l’amour qui la guérirait, c’était le sien, son amour-propre. Plus récemment, en 2013, La Reine des neiges présente l’amour véritable comme celui entre sœurs, alors que le classique coup de foudre, habituel dans ce genre de production, était vertement critiqué.

Alors voilà mes souhaits pour la Saint-Valentin qui approche. Offrez-vous l’amour-propre. Appréciez vos qualités, votre personnalité originale, vos petits défauts même. Faites-vous plaisir et faites plaisir aux personnes que vous aimez, peu importe votre lien. L’amour devrait être encensé, mais dans la pluralité de sa définition!

Article paru dans le journal Ensemble pour bâtir, février 2022.
Crédit photo : Gabrielle Bruneau.